Les 315 jours qui viennent de s’écouler seront certainement
parmi les plus inoubliables de notre vie.
Mathieu l’avait rêvé, il m’avait embarqué dans sa folie de
déraciner de son confort notre famille de 5 individus bien dans leurs baskets
et dont le quotidien roulait comme sur des roulettes.
Parce que tout plaquer quand ça ne va pas, à la limite ça se
comprend mais quand ça va bien ça demande une vraie et une réelle motivation.
Nous sommes partis avec Mathieu en quittant notre
environnement familial, amical et professionnel qui nous est si cher pour
partir à l’aventure. Nous étions motivés tous les 2 par passer du temps en
famille, vivre d’autres expériences, vivre autrement.
Et puis surtout le luxe suprême : choisir la manière dont
nous voulions pendant ces 315 jours consommer notre temps.
Pourtant un départ en tour du monde c’est pas facile je
trouve…ça relève du saut vers l’inconnu.
Le pari que l’on fait c’est de réussir à vivre l’instant
présent sans savoir de quoi le lendemain sera fait et trouver même que c’est
bien.
Je crois qu’un voyage de ce genre est très personnel et je
vais essayer de décrire ce qu’il a provoqué chez nous, chez moi pour ce que je
sais. Mathieu en ira de sa plume également.....peut-être!!!
Et puis il y a tout ce qu’on ne sait pas encore. Ces
nombreuses transformations qui se révèleront à un moment donné de notre
quotidien et qui nous rappelleront que pendant un an, le voyage a planté ses
graines chez chacun de nous !!!!
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Quitter son quotidien pour voyager c’est faire bouger son
point d’équilibre, son centre de gravité, pour vérifier s’il était bien placé.
Voyager c’est retrouver une certaine liberté mais découvrir
de nouvelles contraintes.
Je trouve que dans le quotidien chaque individu dans la
famille a sa place, son rôle et son univers personnel. Les moments à 5 sont
choyés car plus rares mais nous développons nos propres centres d’intérêt
indépendamment du reste de la famille à travers l’école pour les enfants et
l’univers professionnel pour Mathieu et moi.
Faire le choix d’un voyage en famille c’est tout remettre
dans le pot commun. Choisir ensemble où nous voulons passer du temps et ce que
nous voulons faire.
Cela nécessiterait d’être cablés en permanence sur les mêmes
envies, ce qui a été, je crois, en majorité le cas mais pas tout le temps…d’où
les tensions survenues à certains moments du voyage.
Personnellement je suis heureuse d’avoir eu l’occasion de
passer cette année d’exception mais ma liberté m’a manqué. Je vais être donc
heureuse de la retrouver. En tous cas, cela permet de mettre en évidence
qu’elle est un élément clé de mon équilibre.
Et je crois que c’est pareil pour les enfants. Parce que
finalement pendant un an ils ont eu 0 relâche quant au regard éducatif de leurs
parents. Toutes les conneries étaient à découvert forcément.
Voyager c’est vérifier si l’herbe est plus verte ailleurs.
C’est remettre en question son moule, ses prédispositions pour s’exposer à
d’autres réalités et se donner le choix de les préférer.
Pour autant l’ouverture n’est pas complète car on regarde le
monde par comparaison avec celui que l’on connait en le surpondérant.
Donc l’expérience de ce point de vue est biaisée. Pour
autant la famille se projetait bien vivre
quelques années en Nouvelle Zélande. Mais il aurait fallu déménager mes
parents, nos amis..bref c’était le bordel, trop compliqué !!!
Mais tout ceci sans y croire vraiment car je crois que nous
avons su assez rapidement que le nomadisme nous reconduirait chez nous avec
bonheur.
Voyager c’est aussi faire des rencontres non conditionnées :
rencontres avec des voyageurs d’autres nationalités, de milieux sociaux
différents et des rencontres autochtones.
Nous aurons finalement eu assez peu l’occasion de partager
un bout de quotiden des habitants d’un pays : j’ai en tête l’île de
Taquilé, chez Julia et Mario et notre Homestay à Hoi Ann.
La plupart du temps, nous avons traversé la vie d’autres
voyageurs venant de partout, seuls, en duo, en groupe ou en famille.
Et c’est incroyable ce que le voyage crée comme liens entre
les gens.
Tout de suite après avoir engagé les politesses d’usage, il
y a une relation de confiance qui se crée très rapidement entre nous et les
personnes que nous avons rencontrées. J’ai toujours été impressionnée par
l’intimité qui se créait très rapidement. Mais c’est comme ci vous rencontriez
à peine des gens et que vous passiez des vacances de suite avec eux.
D’ordinaire ça passe ou ça casse mais dans le cadre d’un
voyage ça passe toujours.
Voyager c’est se découvrir autrement ou plutôt se rappeler
qui on est de manière primaire.
Avant le voyage, on se dit qu’on va revenir certainement
changés.
Je pensais aussi que rapidement les enfants allaient être
plus conscients et empathiques vis à vis du monde qui les entoure.
Je pressentais aussi que l’expérience familiale allait être
très forte et sceller plus fortement encore nos liens à 5.
Je trouve vraiment intéressant de faire le bilan de cela
maintenant que nous sommes rentrés à la maison.
Finalement les graines plantées par le voyage mettent leur
temps à pousser. Il n’y a pas d’immédiateté. Il faut avoir la patience de
l’agriculteur qui espère que ses fruits seront meilleurs que l’année
passée !!!
Au final, nous revenons tous les 5 avec la sensation d’avoir
accompli quelque chose d’important pour notre famille. Cela aura été une année
sensationnelle dans le premier sens du terme, c’est-à-dire pleine d’émotions.
Nous ramenons dans nos bagages ce avec quoi nous sommes
partis (moins les objets perdus !!!) plus tout ce que nous avons
gagné !!!
En tous
cas, il faut bien avouer qu’il y a un truc qu’on n'aura pas du tout appris
pendant ce tour du monde….c’est à faire moins de bruit!!!
Gare à
vos oreilles !!!
Du bruit autour du monde s’installe de nouveau en
France !!!!
Sandrina et ses faiseurs de boucan!!!