Perou : J1 à J3 : Retrouvailles, pertes et trajets infinis

Mardi 3 novembre au jeudi 5 novembre

Nous voici donc partis pour Lima. Grâce à un ciel clair et dégagé, la vue sur la cordillère est superbe. J’aperçois même au loin un magnifique volcan, conique, enneigé. A tous les coups le Chimborazo, plus haut sommet d’Equateur, dont je portais le regrette de ne pas l’avoir vue. Puis vue magnifique sur la cordillère enneigée. Ce vol valait le coup !

Par contre Lima est tel que dans mes souvenirs : gris, moche, maussade. Et la circulation…je pense que c’est une des villes les plus embouteillées que j’ai vue.

bon, ces photos ne sont pas les plus moches, mais en même temps quand c'est moche, je shoote pas...

Mais heureusement, à l’arrivée se trouve une belle récompense : retrouvailles avec nos potes Lélé & Phara, les enfants sortent du taxis comme des bombes en hurlant. Et Sandrina aussi. Qui c’est qui reste à sortir les bagages du tacos ?? c’est bibi.

Ça fait du bien de les revoir, d’autant qu’ils nous rapportent un peu de chez nous : un déo que je trouvais pas dans les marchés d’ici (ahhh Intermarché, tu me manques – ça c’est joke pour Lataste, vous ferez passer le message les filles), un atlas pour les enfants (quelle faute parentale d’avoir oublié le nôtre !), les lingettes démaquillantes de Sandrina, et surtout…son sèche-cheveux. Vous comprendrez qu’on soit heureux de revoir nos copains ;-))

Sans rire, c’est d’la balle de revoir les amis. Et comme ils ont l’air heureux de nous revoir aussi, tout l’monde est heureux quoi !

On papote à l’hôtel, on se pause un peu puis on bouge pour aller réserver nos places de bus pour le lendemain pour Cusco. La Compagnie Cruz del Sur est un peu plus chère que les autres mais jouit d’un bonne réputation et puisqu’on va faire 22h de trajet…

Puis on part se promener dans le centre historique. Plutôt joli, vieilles églises, belle architecture ; l’ancienne gare ferroviaire, reconvertie en Casa de la Cultura propose une exposition sur l’enfance représentée au travers de peintres, dessinateurs. Très joli. Mais bon, sortis du centre, Lima est définitivement moche. Et ces bouchons !! 1h30 pour retourner à l’hôtel, pour faire quoi…10 bornes ? leurs bouchons quotidiens sont du même niveau que les bouchons franciliens par jours de grand froid, ou de gros accident, mais ici, c'est tous les jours. Bref, on ne regrette absolument pas de ne rester ici que 24h.

Le mercredi, petite promenade sur le bord de mer, le Malecon, aménagée à l’américaine. C’est propre, mais ça reste moche. Reste la mer, une vue intéressante : elle est moche mais c’est immense, et ça impressionne.

Voilà pour les retrouvailles. Maintenant la partie terrible de cet article, en deux temps. 

1er temps : la perte

Puis départ pour le terminal de bus. On se sépare et allons Sandrina et moi dans un tacos avec Nina, et une partie des bagages. Nina, pour éviter d’être malade s’endort aussi-sec. On arrive, on va à l’enregistrement des bagages, on les compte et là, Nina sursaute : « mon sac I Love NY !!» (sac qu’elle se trimballe pour y mettre ses jouets et autres). Effectivement il n’est pas là. Romeo comprend aussitôt et crie « Wiket » (son doudou nounours, appelé ainsi en hommage à un des Ewoks de G.Lucas). Le taxi qui nous transportait étant plein à craquer j’avais mis ce sac sur la plage arrière. Je n’ai pas fait gaffe…et Nina qui se réveillait tout juste non plus. Sandrina me dit que tous les doudous étaient dans ce sac : Louisa, Papounet et Chloé, pour Nina, Elmer, le dragon d’Antoine, Wiket, celui de Romeo. Et aussi le Mp3 de Romeo, reçu pour son anniversaire, et sa petite guitare achetée sur le marché d’Otavalo, ainsi que le beau coutelas d’Antoine.

Je pars en trombe là où le taxi nous a déposé 5 bonnes minutes plus tôt. Il est parti, évidemment. Je reste un peu puis revient. A la façon d’un médecin qui annonce une mauvaise nouvelle, j’adresse un signe de tête à Nina. Qui comprend de suite. Avec ses frères, ils agissent à la façon de proches apprenant la terrible nouvelle du médecin. Presque des cris, des larmes en torrent, tout le monde nous regarde. On ne peut rien leur dire, car ils viennent effectivement de perdre une extension d’eux même. Nous sommes avec Lélé, Phara et Sandrina désemparés, on partage leur tristesse. Romeo se rue hors du terminal en disant, « je vais voir dans le taxi ». Dehors, avec lui, je ne peux m’empêcher de m’insulter pour mon manque de vigilance. Romeo qui voit aussi mon désarroi, s’approche et me console en me disant que ce n’est pas ma faute.

Je reviens avec lui, Antoine et Nina sont en pleurs. Avec Sandrina, on est sur le point de. Outre la tristesse de nos enfants, ces poupées faisaient parties de notre famille. Le pauvre Tonio a déjà perdu son Sven il y a peu. Et voilà que ça recommence. Nina, en pleurs nous dit que Louisa et Papounet vont être tristes, qu’elle espère qu’un enfant les accueillera. Je rebondis en lui expliquant que le chauffeur de taxi m’avait justement dit, lorsqu’elle dormait, avoir 3 enfants, qu’il m’avait montré une photo d’eux, qu’ils étaient très mignons, ça semble l’avoir un peu soulagé.

Maintenant, ça fait 2h30 que le bus est parti. Nina a dormi un peu, Antoine est sur l’écran de télé à regarder un film de super héros, Romeo joue sur un téléphone, ça semble aller mieux. Le moral est un peu remonté, ils vont sûrement accuser le coup quand la fatigue reviendra, mais le gros du choc est absorbé. Antoine, durant la bataille, a enfin perdu sa dent qui bougeait. Il attend la nuit pour savoir si la petite souris passe aussi dans les bus.

Il nous reste 20h de trajet. On vous raconte la suite plus tard.

Mathieu

2eme temps : un trajet inoubliable 

Et je (Sandrina) reprend la suite de ce trajet qui m'a fâché définitivement avec les gros cars!! Les 1ères 7 heures sont en lignes droites, nous longeons la Panaméricaine : tout va bien.

notre bus Cruz del Sur, et la panaméricaine, un long ruban d'asphalte

Et à partir de 21h, ça commence : ça tourne, ça vire, ça monte, ça descend (ça devrait vous rappeler l'histoire du bateau sauf que là je suis enfermée avec aucun moyen de sentir l'air frais de l'extérieur). Heureusement, les enfants s'endorment et plongent dans leur nuit sans problème. Je suis rassurée. Mais là commence pour moi l'enfer : tous mes quarts d'heures jusqu'à notre arrivée à Cusco seront rythmés par des vomissements. Et dire que nous avions hésité à prendre l'avion!!!

C'est le pire trajet de ma vie, je pense que j'ai cumulé mal des transports et de l'altitude : je vous assure que c'est un cocktail détonant!!!

Indépendamment de moi, les enfants au réveil ont été malades aussi : les 3. 

Mais heureusement ils ne vomissent qu'une fois chacun. Phara n'a pas vraiment dormi et Lélé était côté fenêtre et n'a pas pu se lever de tout le trajet coincé par un japonais qui lui dormait très profondément. Mathieu a juste mal dormi mais n'a pas été malade : il a passé son temps à nous tendre des sacs à vomi et à nous passer un gant froid sur le visage!!!

Puis, enfin, nous arrivons. Je peux descendre de ce véhicule que j'ai tant détesté. Il faudra attendre mon arrivée à l'appartement et une sieste d'1h30 pour reprendre goût à la vie.

En sortant nous faisons un pacte : 22 heures de bus plus jamais (commentaire de Mathieu : ne jamais dire jamais...)

Nous nous installons, nous mangeons et chacun va se requinquer 1H30 avant de découvrir Cusco by night.

Les enfants un peu reposés, pleurent à nouveau en se souvenant que la perte de leurs doudous n'était pas un cauchemar mais une réalité.

Antoine en a fait un cauchemar la nuit passée. Il me réveille et me dit : "j'ai rêvé que je retrouvais mon doudou tout déchiré".

Malgré ce coup dur, nous passons une soirée somnolente mais dans un décor magnifique : la ville de Cusco et sa Plaza de Arma nous conquit d'emblée. A peine arrivés, une vendeuse nous accoste pour nous proposer des poupées. Nina semble tomber sous le charme immédiatement et Romeo veut comme Nina. Ces poupées sont mignonnes, la dame est gentille et douce, ça semble mettre un peu de beaume à leur coeur, allez, emballé, c'est pesé, ces poupées passeront la nuit avec eux. Elles s'appellent Maya pour celle de Nina et Andréa pour Romeo. 

Puis tout le monde ne rêvant que d'une chose, nous allons nous coucher.

Alors lequel de nous le lendemain sera touché par le sorroche???

Et maintenant, je laisse la parole à nos amis globe trotters, venus nous rejoindre...

Je n'avais pas réalisé à quel point l'Amérique Latine se trouvait si loin ..... Qu'il fallait tant de temps de transport avant de pouvoir retrouver nos tourdumondistes préférés ...

Avec Laurent, nous arrivons à Lima le lundi 2, après plus de 17h de transport frigorifiés par la clim dans l'avion, 9h de transit à Dallas, une courte nuit la veille. Nous préférons aller nous dégourdir les jambes après tout ce trajet et le soir, à 18h30, extinction des paupières pour Laurent, jusqu'au lendemain 5h30. Pour ma part, je ne parvenais pas à trouver le sommeil malgré le déficit (et tous ceux et celles qui me connaissent savent oh combien je suis une marmotte) ... J'étais trop impatiente de retrouver nos amis ... Et au réveil, je comptais également les minutes ..... 

Nous décidons de descendre à l'accueil pour les accueillir ... Et soudain, on voit un taxi ... "C'est eux" .... Les enfants déboulent du taxi et nous sautent dessus ..... Que d'émotions ! Ces petits bouts qui nous inondent de bisous et de câlins ... c'est juste trop émouvant .... J'adore ... Ils sont d'une tendresse ... Je fonds .... 

Quelle joie de pouvoir partager pendant 3 semaines un bout de leur super aventure ! Phara