mercredi 20 janvier 2016

Iles de Pâques : J2 à J7 : Une destination envoûtante suite et fin.

Jeudi 14 janvier :
Après la classe le matin, l’activité que nous avons prévue de faire l’après-midi excite de joie les petits comme les grands. Nous partons faire une balade à cheval sur les sommets de l’île.
L’agence nous dépose sur un site grandiose, l’ahu Akivi.
Les ahus sont les fameux socles sur lesquels les moais étaient érigées. Et sur l’ahu Akivi, les statues sont au nombre de 7. Elles sont magnifiques et ce sont les seules à être tournées vers la mer et implantées dans les terres. Tous les autres moais tournent toujours le dos à la mer et sont plutôt disposés en bord de mer.
Le premier habitant de l’île ayant fondé sa dynastie sur Rapa Nui (véritable nom de l’île de Pâques) serait un roi polynésien Hotu Matu’a. Ce dernier a été en quelques sortes excommunié des Marquises et serait parti avec femme, enfants, et quelques familles de son île trouver une nouvelle terre d’accueil. Il navigue et c’est alors qu’il aperçoit à l’horizon Rapa Nui. Avant de débarquer tout son barda sur l’île de Pâques, le roi Hotu Matu’a aurait envoyé 7des fils des familles qui l’accompagnaient en éclaireur.
Ces 7 moais que vous voyez en photo représenteraient ces 7 éclaireurs.
Les moais sont des statues magnifiques mais ce qui rend les ahus si différents les uns des autres c’est l’environnement qui les entoure.
Ainsi, ici, les 7 moais sont entourées par de superbes collines. Le paysage est somptueux.
Nous nous posons devant les statues en attendant nos chevaux et  je raconte cette fameuse histoire aux enfants qui semblent intéressés.
C’est étonnant comme les histoires d’incas ou de civilisation ayant laissé quelques mystères attisent la curiosité des grands mais aussi des petits. Je trouve Nina, Antoine et Romeo pas mal concentrés sur ce que je leur raconte alors qu’ils savent que les chevaux ne vont pas tarder à arriver.
Enfin nos 5 chevaux nous sont présentés et sans aucune forme d’appréhension les 3 petits chevauchent leur monture.
 
Ils sont aux anges. Ils rigolent, ils caressent leur cheval. Ils sont super heureux. La balade nous offre des points de vues incroyables.
C’est un moment de toute beauté.
Puis les 2 guides qui nous accompagnent décident de faire trotter les chevaux et le bruit autour du monde se déplace au gré des chevauchements. Nina, Antoine et Romeo éclatent de rire, hurlent « plus vite », reproduisent les « hop hop hop » que les guides utilisent pour accélérer la cadence des chevaux. Aux vues de leur enthousiasme les guides nous font même galoper un peu.
Puis nous arrivons au sommet de la colline et nous avons une vue à 360 de l’île.
On descend de cheval pour admirer le paysage et se dégourdir les jambes. Je me rends compte que j’ai mal aux fesses et aux genoux. Mathieu a mal au dos : serait-on en train de vieillir?
 
 
C’était un moment fantastique, ludique pour les enfants et fabuleux en terme de panoramas pour nous. Bon nous aussi on a beaucoup aimé le cheval mais je crois qu’on a aussi beaucoup aimé en descendre !!
Nous rentrons vannés et nous demandons à Richard des conseils sur notre itinéraire du lendemain car nous avons prévu de louer une voiture pour faire le tour de l’île.
Richard est de très bons conseils, il nous suggère de faire le tour de l’île avec les sites touristiques principaux bien sûr mais dans un certain sens qui nous permet d’éviter le monde. C’est tout bête mais c’est le genre de truc qui améliore vraiment la découverte des sites. Même si du monde il n’y en n’a pas.
Après le dîner, nous partons sur le site de Tahai juste à côté de la maison pour admirer le coucher du soleil. Le site dans cette lumière est admirable. Le seul point noir c’est qu’un énorme paquebot gâche la perspective sur l’océan. Ca m’énerve. C’est trop moche un paquebot, on dirait un immeuble qui titube.
Abstraction faîte de ce bateau , le coucher de soleil est splendide.
 


Après le spectacle, nous rentrons nous coucher tous les 6. Ah oui parce que depuis qu’on est arrivé à la maison, il y a un chien qui nous a adopté  visiblement. Il reste toujours avec nous et nous accompagne dans toutes nos promenades. Le voici...le chien...bon là il est un peu occupé.
 

Vendredi 15 janvier :
Nous chargeons les picnics, les maillots, serviettes et masques de plongée et nous partons avec la voiture faire le tour de l’île.
Le premier arrêt se fait à la carrière de Puna Pau. Cette carrière regorge de roches rouges dans lesquelles étaient sculptés les pukaos, couvre chef des moais.
On peut voir le long du sentier des pukaos abandonnés.
 
Les chapeaux des moais étaient de couleur rouge et sculptés donc dans une autre roche que celle des statues elles-même.
Autant vous dire qu’assembler le moai avec son pukao ne devait pas être une mince affaire. Car il fallait transporter les statues certes mais du coup il fallait aussi transporter d’un autre endroit leur chapeau.
Par ailleurs ce que nous voyons dans cette carrière et qui n’a pas eu le temps d’être transportés ce sont les blocs de roche rouge (scories) car les pukaos seront sculptés une fois transportés seulement. Après il ne restait « plus qu’à » le hisser jusqu’au crâne de la statue !!
Le site nous donne aussi les diverses hypothèses permettant de hisser le pukao sur la tête du moai.
C’est passionnant.
Nous reprenons ensuite la route et nous nous rendons sur un site que les enfants attendaient avec une impatience non dissimulée : la superbe plage d’Anakena.
L’île de Pâque n’est pas une île paradisiaque comme les Galapagos par exemple. Ce n’est pas un hot spot de baignade.
Les Pascuans ont cette unique plage de sable de corail absolument fabuleuse.
Mais ce qui est fabuleux en dehors de la plage, de son sable blanc et de sa mer turquoise c’est l’ahu Nau Nau. 
 
Cet ahu sublime la plage et rend l’endroit vraiment insolite.
Il paraitrait que ce fameux roi polynésien dont je vous ai parlé tout à l’heure, Hotu Matu’a aurait débarqué pour la première fois sur l ‘île par Anakena.
Dans ces conditions c’est sûr que ça donne envie d’y rester !!
Les enfants se régalent dans l’eau et regardent les statues de loin, nous faisant comprendre qu’il en ont vu un paquet depuis qu’on est sur l’île et qu’il n’y a vraiment pas de quoi s’extasier à chaque fois.
Nous restons à la plage 2 heures et c’est très dur d’en partir.
Nous finissons tout de même par en extirper les enfants et nous nous rendons au fameux ahu Tongariki sur lequel 15 statues sont érigées.
Ces 15 statues sont de taille différente, une seule a conservé son pukao. Un peu plus loin reposent quelques pukaos qui ont dû tomber avec le temps. 
 
Une merveille. Il n’y a pas de mots je crois. Quand on se retrouve face à ça, on se sent tout petit.
En plus de cela il y a très peu de monde sur le site. Richard avait raison à partir de 15H30, le site devient plus confidentiel.
Puis nous regardons nos montres et nous nous rendons compte que le temps a filé trop vite et que nous n’allons pas arriver à temps au volcan Rano Raraku. C’est un endroit à ne pas manquer car c’est là que les statues étaient fabriquées pour ensuite être transportées.
On roule un peu plus vite en croisant les doigts. On aperçoit le site et on voit sur le volcan des moais de toutes les tailles, debout ou couchés.
Nous arrivons trop tard pour aller marcher sur le volcan mais nous le ferons le lendemain.
Le lendemain nous devons rendre la voiture à 10H. Et nous voulons en profiter pour retourner se faire cette fois ci un lever de soleil sur le site de Tongariki, le site aux 15 statues et nous enchainerons ensuite sur le volcan.

Samedi 16 janvier :
Le réveil est dur, très dur à 05H45. Nous avons un mal fou à réveiller les enfants. Et après avoir essayer le réveil en douceur, nous sommes obligés …d’allumer la lumière.
Les pauvres, on sent qu’on leur demande vraiment un truc scandaleux.
Nous embarquons le petit déjeuner et des couvertures. Les enfants se réorganisent un lit à l’arrière de l’auto et tentent de finir leur nuit écourtée par des parents qui ont des idées farfelues.
Nous arrivons sur place 30 minutes et nous nous installons à 150 -200 mètres des statues pour avoir une vue panoramique du lever du soleil, comme nous l’avait conseillé Richard.
 
Les 15 moais sont là fidèles au poste et semblent ainsi dans la pénombre veiller au grain.
Il fait encore bien sombre mais le bleu nuit ne tarde finalement pas trop à s’éclaircir.
Nous attendons bien installés que le spectacle commence.
 
Malheureusement, il y a quelques nuages qui laissent à penser que nous n’aurons pas plein soleil et pas forcément les jeux d’ombre que nous espérions avec les statues.
Pour autant les minutes passent et nos yeux s’ébahissent littéralement face à l’explosion de couleur. Un ciel qui se teinte de rose puis d’orange puis de jaune feu. Un soleil qui joue à cache-cache avec les nuages, nous laissant ainsi le temps de changer de point de vue pour trouver le meilleur axe.
Ce spectacle est tout simplement divin…

Plus d’une heure après, nous repartons vers le volcan raté la veille qui se situe tout prêt du site aux 15 moais. Nous arrivons sur place et attendons un peu jusqu’à ce qu’un portillon s’ouvre nous laissant, tous les 5, seuls à découvrir ce site merveilleux.
Encore un luxe, n’est-ce pas, d’avoir le droit de visiter ces merveilles seuls ?
Malgré la fatigue, nous parcourons l’ensemble du site qui comptabilise plus de 250 moais, dressés, couchés, penchés, jouant même au domino les uns avec les autres.
 
Nous observons aussi sur les flans du volcan des grottes que les pascuans créaient artificiellement pour pouvoir tailler plus facilement leur moai.
 

 
On en rencontre à différents états d’avancement. Même concernant la manière de tailler les moais dans la carrière il n’y a pas de vérité, il n’y a que des hypothèses, celle ci en est une.
 
En tous cas le spectacle est fabuleux : un volcan dont les flans sont décorés de 250 statues pascuanes.
Ces œuvres sont magnifiques.
Ce n’est pas étonnant qu’il y ait tant de mystères autour de cette île. Quand on s’approche de très prêt de ces molosses de pierre, on voit bien à leur expression qu’ils ont un lourd secret à garder.
 
Après une matinée comme il nous a rarement été donné de passer, nous rentrons crevés. J’ai l’impression qu’une journée vient de passer. Or il n’est que midi. Le programme de l’après-midi c’est sieste puis travail avec les enfants sur l’exposé de l’île de Pâques que nous comptons bientôt proposer à l’école.
Nous irons après nous rafraichir dans l’Océan et enfin chercher du réseau WIFI pour ne réussir au final qu’à vous envoyer un seul article.
Le bout du monde est hostile au réseau WIFI !!!

Dimanche 17 janvier :

Ah que c’est bon de pouvoir dormir …
Le réveil de la veille a été costaud, nous nous délectons donc de cette grasse matinée dominicale.
Après le petit déjeuner, chacun des enfants part apprendre son texte de l’exposé sur l’île de Pâques. Puis nous partons visiter le musée anthropologique, située à 200 mètres de la maison.
Le petit musée est très intéressant et traitent de la formation de l’île (partie de l’exposé d’Antoine), de l’histoire de son peuplement (partie de Romeo) et bien sûr des incontournables et splendides moais (partie de Nina).
Pédagogiquement je pense que c’était bien du coup de traiter de tous ces sujets avec les enfants avant d’aller au musée car arrivés sur place ils se sont pas mal intéressés…jusqu’à ce que Romeo et Antoine trouvent un jeu plus intéressant dans la cour du musée : jeter des pierres !!!
Le  chien lui restera intéressé jusqu’au bout.
Nina en revanche, elle, lit attentivement toutes les explications sur les fameuses statues.
Après cela, nous partons vers la plage et rencontrons un moai mais ce coup ci ce qui est plus impressionnant que le moai c’est son ahu qui est fantastiquement conservé.
 
Nous rentrons déjeuner à la maison et partons l’après-midi vers le volcan Rano Kao, un des trois volcans à l’origine de la formation de l’île et bordant le village d’Orongo.
Ce volcan a surgi il y a environ 1 million d’année après le plus ancien de 3 millions d’années le volcan Poike.
 
Il offre un cratère de toute beauté hébergeant un lac et des joncs. Il culmine à 400 mètres d’altitude et il y souffle un vent de tous les diables.
Ce volcan borde donc le village d’Orongo dans lequel on trouve une grande rangée de maisons très basses avec des portes minuscules par lesquelles on ne pouvait entrer qu’à quatre pattes. Ce village est le lieu du culte qui remplaça le culte des moais à partir du 18ème siècle : le culte de l’homme oiseau.
  
Le panorama est splendide et comme Antoine parlait dans son exposé de la formation volcanique de l’île quoi de mieux que de le filmer au bord du cratère de Rano Kao.
La première prise n’est pas mal du tout (comparée à la prise poussive des chutes d’Iguazu) et nous repartons ainsi à pied vers le village.
Il nous faudra 2 heures de balades à flan de collines, et traverser une forêt de Cèdres avant de rejoindre le bercail. Enfin pas notre vrai bercail car comme vous le constaterez sur le panneau, Paris est un peu loin!!!
 
Encore une belle journée sur cette île fantastique.

Lundi 18 janvier :

Notre matinée est occupée comme la plupart de nos matinées par l’école. Et pour notre dernier après-midi nous choisissons de retourner sur la plage d’Anakena.
A peine arrivés sur les lieux, nous choisissons nos sites de tournage des exposés. Finalement nous allons filmer l’intégralité de l’exposé sur ce site car malheureusement au sommet du cratère la veille, le vent a masqué les paroles d’Antoine.
Et finalement ce n’était pas plus mal que nous recommencions la partie d’Antoine qui au bord de la plage s’est certainement senti inspiré car il fit une prestation excellente. Nous sommes fières de notre fiston qui a réussi à apprendre par cœur son texte et le retranscrire avec sens.
Antoine est aussi très fier de lui à tel point qu’il a envie de recommencer. Mais c’est le tour des 2 autres qui sans surprise récitent parfaitement leur partie.
Je vous avais promis que les enfants résumeraient pour vous, les choses essentielles à retenir sur Rapa Nui, voici :

Une fois l’exposé dans la boîte, nous courons vers l’Océan turquoise nous baigner.
Quelle chance de se baigner dans une mer si belle sur un site si beau.
 

 
Nous passons la plupart du temps dans l’eau azur jusqu’à ce qu’il soit l’heure de repartir au village pour faire quelques emplettes de souvenirs.
J’ai tellement aimé les moais que je voulais m’en ramener un en bois brut. Les enfants eux aussi sont repartis avec des petits souvenirs.
De retour à la maison, nous nous attelons aux bagages car le lendemain c’est le départ.
C’est donc notre dernière soirée ici et après les bagages, nous partons profiter d’un dernier coucher de soleil au dessus des moais de Tahai. Divin, comme à chaque fois.
 

 
Nous profitons aussi d’une bonne nuit dans une chambre bien douillette car le lendemain de très, très nombreuses heures de vol nous attendent.

Mardi 19 janvier :
La journée est consacrée au bouclage de nos affaires.
Mais comme tous les matins nous  étudions. Ainsi les enfants pourront se défouler sur les écrans tactiles de l’avion d’abord pendant 4 heures pour rejoindre Santiago puis 2 heures après nous aurons encore 13 heures de vol pour rejoindre Auckland. Ca laisse de la marge pour même en avoir marre de regarder la télé.

L’île de Pâques boucle donc de manière absolument grandiose notre aventure de 4 mois et demi en Amérique latine.
Nous avons passé tous les 5 une semaine de grâce ici, coupés du monde extérieur, sans réseau WIFI, juste nous et les moais.
Les photos de Mathieu vous permettront j’espère de mesurer la beauté de ce lieu.
Cette destination figurera certainement parmi mes tops destinations.
La mystérieuse île de Rapa Nui et ses habitants de pierre vous laissent un goût de reviens-y .
Et pourquoi pas ?
Sandrina

7 commentaires:

  1. salut la famille Peltre, trop chouette, cette épopée à l'île de Pâques, ça donne enviiiie :))
    J'espère que vous aurez fait un bon voyage jusqu'à Auckland !
    gros bisous à vous tous !

    Fred (Lille)

    RépondreSupprimer
  2. Ah non!! c'est tout ce que tu trouves à dire alors que tu 'avais promis plein de commentaires!!! Prends exemple sur ta soeur elle est bien plus prolixe.
    Mille bisous
    Sandrina

    RépondreSupprimer
  3. ouahhh !!! ça nous fait rêver, on a hâte d'y être ! merci nos éclaireurs !!!!

    RépondreSupprimer