samedi 9 avril 2016

La classe, partie 2.

Samedi 9 avril 2016.

Bon, j'avais commencé un article fin janvier, avant de retrouver famille et amis en Thaïlande, pour faire un bilan à presque mi chemin de notre voyage. 

Alors..bon..je l'ai commencé, puis l'ai un peu oublié. Je reprends donc cet article aujourd'hui et vous le livre tel que je l'ai écrit à l'époque. Je ferais prochainement la partie 3 (vu ma grande réactivité, peut-être après notre retour ;)


La Classe II…le retour.

Fin janvier, début février 2016.

Après une séance un peu sportive d’école avec Antoine, où Sandrina s’est énervée, Antoine s’est énervé et moi aussi m’ai énervé (si si on dit comme ça), vient la séance de réconciliation entre Tonio et Sandrina.

Sandrina lui dit « mon pauvre Antoine, t’as pas de chance d’avoir une maman comme moi, heu…pardon, une institutrice comme moi ». Sur quoi Tonio répond : « nan t’es une gentille maman, c’est quand c’est l’école que ça va pas ».
Ensuite, Sandrina lui dit « tu comprends pourquoi je ne pourrais pas être institutrice ? » et Antoine de répliquer « ah oui, y’aurait pas d’enfants dans ta classe. Ils partiraient de l’école. »

Ensuite, Antoine imagine une matinée type de Sandrina la maîtresse : « Tu arriverais dans ta classe, et là, y’aurait personne. Alors tu prendrais ton téléphone et t’appellerais les enfants et là, quand ils décrochent, tu dirais Allôoo et ça ferait tuuutt…tuuttt… (sous entendu, ce sont les enfants qui font tuuut…tuuuut». Héhéhé, il est plein d’imagination ce Tonio non ?

Bon, tout cela pour introduire « la classe 2 ». 3 mois après le premier billet, qu’est ce qui a changé, où nous sommes nous améliorés, où nous sommes nous plantés ?

Premièrement, l’évolution très notable, c’est que c’est désormais bel et bien Sandrina qui tient la classe à bout de bras, contre vents et marées. Le vent, ce sont les enfants, qui parfois soufflent de sacrées bourrasques, les marées, c’est moi, qui va et vient alors que je devrais être présent, tout le temps, un phare sur un roc, voilà ce dont la maîtresse a besoin.

Donc, Sandrina est THE maîtresse. J’en ai vraiment pris conscience lorsqu’il y a deux mois, à peu près (en novembre/décembre donc), elle écrit un mail à Sylvie pour lui donner des nouvelles et prendre conseil sur l’avancement des enfants. Et le titre de son mail est du genre «  des nouvelles de l’institutrice ». Pas des « instituteurs », non, de « l’institutrice ». Donc, là je me dis, je suis vraiment out. Et j’en prends encore plus conscience lorsque je vois Sandrina qui craque de temps en temps et dont les colères, lors des devoirs, ne diminuent pas. Faut dire, elle assure 3 gamins en même temps, de 3 niveaux différents, qui de surcroit sont ses enfants, bonjour ! Notez, à ma décharge, que je ne fais pas rien pendant ce temps, hein ! J’organise la suite du voyage, classe les photos (ah, vous croyez que c’est simple ? bin détrompez-vous), prépare la popote, bref, je bosse, mais c’est vrai que je ne me tue pas la santé mentale…

Par rapport au rythme scolaire, nous, ou plutôt, Sandrina a recadré sérieusement les choses (au profit des enfants) : après le Brésil, elle a changé de stratégie. La classe est organisée selon un temps horaire, et pas forcément  sur une notion qu’elle souhaitait leur enseigner. Après une grosse crise entre moi et les enfants, pour préparer l’exposé sur le Brésil, nous nous sommes dits qu’il serait donc plus raisonnable maintenant de travailler 2h par jour, pas une minute de plus, et 6 jours sur 7. Bon, au final, c’est pas évident, surtout lorsqu’Antoine et Romeo perdent bien 1h à râler sur un exercice, à faire tomber et à ramasser leurs crayons/stylos (uhhhhmmm bon sang que ça nous énerve ça !!!), on souhaite dans ces cas là « rattraper » ce temps perdu et la classe dure donc toujours un peu plus que 2h.
Pour la journée libre, c’est généralement une journée de transport. Mais bon, je pense que finalement, cette organisation n’était pas plus mal : en somme nous avons pris un peu d’avance, ce qui va nous permettre de nous permettre de lever un peu le pied. Et ça va arriver forcément. Je pense que notre voyage en Asie ne va en rien ressembler à notre première partie de voyage. Beaucoup plus d’itinérance, de transports terrestres, de conditions moins confort, bref, après une première semaine passée en Thaïlande, et maintenant que nous avons une idée plus claire de notre itinéraire en Asie, nous ne pourrons pas prodiguer à nos chérubins les 2h d’école quotidienne.

Autre chose que Sandrina a changé : on ne les fait plus travailler dans les avions, du moins les moyens ou longs courriers qui disposent de tablette TV avec tous les jeux, films, dessins animés récents. Ils sont comme fous et torchent leurs devoirs pour pouvoir profiter de ces trajets multimédias. Et comment, moi, je pourrais leur en vouloir (je les soutiens à fond en fait, et Sandrina doit se bagarrer contre 3 enfants et 1 adulte – dur combat – qu’elle gagne quand même, puisque qu’au bout d’un moment, je la soutiens - je ne suis pas totalement dépourvu de conscience).

Dernière évolution récente : après les engueulades avec les enfants, venaient les engueulades entre parents. Sandrina est très exigente alors que moi...je le suis peut être un peu moins ? ou disons plutôt, plus confiant pour leur scolarité future. Comme d’habitude, la vérité se situe sûrement entre les deux. En même temps, nous sommes à un peu plus de la mi-année et Romeo et Nina arriveront bientôt au bout du programme de leurs niveaux, quant à Antoine, il est finalement tout à fait dans la norme, il prend juste plus de temps à l’allumage (vraiment beaucoup plus), mais après ça va, en tout cas, lorsqu’il veut bien s’en donner la peine.
Donc, nous avons repris un peu l’organisation et je suis désormais plus présent. Disons que je m’occupe essentiellement d’Antoine, surtout pour les maths, pendant que Sandrina assure avec les 2 autres. Ça ne résout pas tout, loin de là, mais il y a un peu moins de tensions maintenant. Encore moins maintenant que ce sont les vacances scolaires. De vraies vacances scolaires : pas de classe pendant 15 jours, le temps de profiter de nos potes et famille en Thaïlande. Les enfants n’en n’ont pas connu depuis le début du voyage finalement. Ils ont eu 4 jours plein de vacances à Noel, et de temps en temps, des journées sont neutralisées par les transports, mais globalement, ils bossent depuis le 1er septembre.

Voilà rapidement où nous en sommes avec les enfants, en terme d’organisation. Pour ce qui est du ressenti et de l’avancement des petits, je dirais que ça roule toujours avec Nina. Sandrina ne supporte pas de la voir faire semblant de réfléchir sur des problèmes, alors qu’elle attend en fait qu’on lui souffle la réponse (en tout cas c’est une stratégie qui fonctionnait très bien pour moi avec ma mère). C’est vrai que c’est son point faible, mais d’un autre côté, je pense que c’est son seul point faible, donc, pas de quoi fouetter un chat (Nina serait sûrement d’accord avec moi si je le lui disais). Ce sont les seuls véritables points de friction avec elle en matière de devoirs.
Romeo, il carbure, même trop vite, c’est son problème. Il sait qu’il est doué (on le lui répète assez), du coup il se croit invulnérable. D’une part il va trop vite, donc c’est source d’erreurs, d’autre part, ça lui monte à la tête et il nous répond. Ça nous met hors de nous. Ces derniers temps, les rapports musclés, c’était avec lui. Donc, on va arrêter d’avancer et simplement reprendre les notions, réviser. Ça lui fera du bien de reprendre des exercices plus à sa portée et j’espère, détendre les relations profs/élève.
Enfin, Antoine, lui qui nous a donné tellement de soucis au début, il continue à nous en donner. Non, je rigole, ça va beaucoup mieux. On a arrêté de s’inquiéter au sujet de ses difficultés d’apprentissage (bon, heuuu hem, vous verrez dans la Classe - partie 3 que nos inquiétudes, enfin, celles de Sandrina, ne sont pas encore tout à fait envolées). Comme je le disais au début, il est long à la détente, mais ça se détend tout de même. Après, certaines notions sont assez cafouilleuses, même encore aujourd’hui. Confondre 50 et 60, arrrgghhhh ça nous fait enrager, mais à priori, c’est plus de la mauvaise attention qu’une réelle régression. Etonnamment, les maths nous posent désormais moins de problème que le français. Mais nous sommes confiants. Et lui tant qu’il peut jouer avec ses légos après, tout va bien.

Voilou les amis, j'écrirai certainement un troisième article d’ici deux ou trois mois pour vous dire comment s’est déroulé l’école dans la chaleur du Laos, sur les bateaux du Mékong, près des cascades des Bolovens, sur les tables des gargottes vietnamiennes, en espérant que le bilan soit bon (pas vraiment pour la scolarité, mais plutôt pour les relations familiales!-)

Enfin, une dernière chose : quand je dis que Sandrina est une sacrée maîtresse, ce n’est pas juste suivre un programme et l’enseigner aux enfants, non, c’est noter l’avancement de l’enfant, est-ce qu’il est en retard en avance, quelle notion approfondir, à quel moment, quand la mettre de côté pour revenir dessus 2 semaines plus tard. C’est un vrai boulot, un vrai casse-tête qui lui prend donc beaucoup plus de temps que d’enseigner 2 heures par jour. Je suis admiratif de ce qu’elle fait, et je me dis qu’à la fin de notre voyage, non seulement nous aurons vécu un formidable voyage, mais en plus, nous pourrons nous dire (surtout elle, vous m’aurez compris), que si nous enfants passent dans la classe supérieure, c’est grâce à nous. Et on n’en est pas peu fier.

Mathieu

Et pour agrémenter cet article, quelques photos, qui sont certainement déjà parues dans des articles précédents. Bon, elles ne sont pas toutes représentatives de ce que j'ai écrit juste au-dessus, parce que je n'ai généralement pas la présence d'esprit de choper mon appareil et prendre Sandrina en photo lorsqu'elle crie, ou de demande à Nina de me prendre en photo lorsqu'on s'engueule avec Sandrina. Mais, pour le prochain article, je vous promets d'essayer ;)

ambiance studieuse à Ushuaïa

                                 toujours des situations de travail un peu abracadabrantesques
                                     nina qui se substitue à Sandrina quand elle n'en peut plus


     toujours quelques sorties scolaires, pour rompre la monotonie des cours (bon, là, ils sont calmes, mais on doit hurler pour qu'ils ne jouent pas à chat dans les musées...)

                
celles-là, vous devez les avoir déjà vues. Les vacances scolaires démarrent (c'était juste avant la Thaïlande). Ils sont heureux non ?
                                               
             et les profs, KO. Vivement les vraies vacances, le 15 juillet (hé heuuu, je rigole hein?!)

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